dimanche 5 octobre 2008

VOUS ETES MA FORCE

Composition de deux photos du Parc Naturel d'Estienne d'Orves : le chemin qui mène à l'olivier millénaire... Quand j'y suis allée, j'ai touché son tronc, si ancien, et me suis agenouillée... pour prendre des photos !!!

Quand le corps, lourde matière attachée au sol comme par une mécanique imposante, lancinante comme un cœur chauffé par trop de contraintes, se détache, ne serait-ce que d’un fil, par le biais d’un rêve, aussi futile puisse-t-il paraître à vos yeux… Alors, l’être peut se dire que sa force est réelle. Ombre sombre rivée à son clavier, pâle fureur transcendant son regard qui parcourt l’invisible, les mains qui dansent sur les touches noires et blanches, l’être opaline devient princesse, pianiste domptant la matière, poète ordonnant les mots. Femme libérée de ses chimères.Telle une barque posée sur les lames d’une mer en furie, s’oppose aux éléments, résiste, tempère… Tel un ange descendant du ciel, s’abandonne au monde vivant, déchu de son immortalité pour rejoindre l’accessible, l’indicible beauté de l’éphémère… Telle la bête, que l’on ne regarde plus, tant l’on attache de l’importance à l’esthétique, et de ne point se donner de frayeur, on oublie le cœur, et comme le cœur peut aimer. Fauves, si mes yeux ne le sont, lourdes les paupières qui s’appesantissent sur mon regard. Plonger dans l’océan sans s’y noyer relève d’un combat suicidaire. L’enfant y survit, la femme y espère. La poétesse y pénètre dans l’extase. Les doigts s’allongent et se délient mieux qu’une langue au milieu d’une foule. La barque résiste, l’horizon tremble. Les cieux s’ouvrent et l’ombre s’y engouffre, tel un voleur délicieusement masqué, terriblement marqué par la vie. La femme tente de prendre sa revanche, mais de revanche point il n’y aura. Seules des effluves longées par le temps, aux rives de vos regards perlés dans la nuit obscure… Vous ne direz mot. Tels des voleurs cachés dans l’antre de la nuit, contemplateurs de l’œuvre, admirateurs ou chérubins, traîtres ou malins.

La force est en soi, c’est pour cela que vous êtes importants… Paradoxe ? Non, car la vie est un échange perpétuel entre des êtres.

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