vendredi 10 octobre 2008

PETITS MEURTRES ENTRE AMIS ?

Cynisme, ironie, dégoût, exaspération, colère ? Non, mais un désir d'avancer, de faire avancer les choses. Choses qui ne peuvent se faire sans prendre position, clairement, au seing de mon parti. Signer une motion, puis, vouloir se rétracter, ce qui n'est pas fait mais je me pose la question... Je vais très certainement me positionner en deçà de la signature d'une motion, la E, que j'ai validée. Mon coeur penche également pour la motion de Martine Aubry, et ce, pour des raisons bien personnelles, dont je ne ferai pas grand étalage ici. Si on me connait bien, on sait que je suis une grande "fan" de Jacques Delors, qui aurait dû être notre président, il y a de cela quelques années, et qui ne l'a pas été (faute de se présenter sous quelque obscure raison...). Pour moi, le parti socialiste aurait été différent de nos jours si cela avait été le cas. Si même on peut dire que la fille n'est jamais forcément le père (!), elle m'apparait pourtant comme celle qui pourrait rassembler les socialistes.
Comme on peut le lire dans les différentes actualités, les petites phrases sont à l'ordre du jour, mais ne font pas l'actualité réelle. S'il semble fort probable que Delanoë arrive en tête, encore faut-il se méfier des sondages, des alliances pourraient renverser la donne. L'actualité économique du monde et la potentialité des candidats à rebondir sur celle-ci pourrait inflluer un petit brin... Comme j'en ai discuté avec une personne à qui cette victoire ne semble pas forcément évidente, j'y ai encore réfléchi et il me semble qu'il faille prendre en compte les données locales, et notamment les représentants des motions dans chaque département. Leur impact, hors contenu des motions, peut apporter sa mesure. Evidemment, il ne faut pas écarter les ambitions et les enjeux locaux...
C'est ma première participation à un congrès socialiste, je vous avoue, c'est fort en émotion ! Mais c'est beau, quelque part...

PS : avant Reims, petits calculs et petites phrases
Nicolas Barotte
09/10/2008 | Mise à jour : 23:39

La préparation du grand rendez-vous de novembre se fait dans une atmosphère qui se veut policée, mais qui n'exclut évidemment pas les arrière-pensées.

«Il y a un imam caché dans chaque motion.» La plaisanterie est de Pascal Cherki ; elle fait toujours sourire Benoît Hamon. Dans la tradition des chiites duodécimains, le douzième imam a disparu, mais il est resté vivant et attend son retour sur terre… Au PS, c'est pareil, plaisantent-ils.

Derrière Bertrand Delanoë, il y a son allié, François Hollande, qui ménage ses chances. Derrière Martine Aubry, ses soutiens, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, protègent leurs arrières. Enfin, derrière Gérard Collomb, premier signataire de la motion «L'espoir à gauche, fiers d'être socialistes», il y a évidemment Ségolène Royal, qui vise toujours la présidentielle et pourquoi pas la direction du PS si elle en a les moyens : après le vote sur les motions, les militants doivent désigner au suffrage direct leur premier secrétaire. Double vote qui pourrait réserver des surprises !

Le congrès de Reims est devenu le congrès des faux-semblants. Dans l'équipe de la maire de Lille, on se pince quand on entend Bertrand Delanoë assurer en public «Martine est une amie, j'ai beaucoup de respect pour elle». «En interne, Delanoë est d'une violence incroyable à l'égard d'Aubry», assure-t-on. Avec une précaution, quelle que soit l'équipe : «Ne me citez pas. En tout cas pas nommément.»

La crise économique n'y change rien, même si, veut croire Michel Sapin, «elle améliore le débat». «On ne va pas se faire des chamailleries aujourd'hui alors qu'il y a autant d'inquiétude dans le pays !» , recommande le député de l'Indre. Effectivement, dans la préparation de ce congrès, on parle davantage d'économie que prévu. Mais chaque camp est tenté de colorer son propos d'un rose un peu plus soutenu. Aubry comme Royal veulent «changer le système» économique, Delanoë assure que, dans ses analyses, il «démolit» le libéralisme économique. Mais mardi dernier, lors du bureau national consacré à la crise, ni Aubry ni Delanoë n'ont pris la parole. Inversement, Hamon, leader de l'aile gauche, s'efforce de démontrer qu'il est moins rouge qu'on ne le pense, notamment dans sa vision du libre-échange : «Ce que je propose, Barack Obama le propose.»

Annoncée comme explosive, la préparation du congrès de Reims se révèle en fait beaucoup plus policée que prévu. Mardi soir, à la Mutualité à Paris, le débat entre représentants de chaque motion n'a pas tourné à la grande explication sur les sujets qui divisent. «Il faudrait un œil d'entomologiste pour distinguer ce qui nous sépare» , se réjouit Jean-Pierre Mignard, président de Désirs d'avenir et avocat de Ségolène Royal. Chacun se modère sur les sujets qui fâchent : faut-il ou non tourner la page de la présidentielle ; pour ou contre un leadership fort ; pour ou contre une alliance stratégique avec les centristes du MoDem ? Mais en réalité, les inimitiés n'ont jamais été aussi fortes.

«Montrer la discussion, pas le morcellement»

Il n'y aura sans doute pas de grand débat pour permettre aux leaders de confronter leurs idées. Hamon, le moins connu des quatre principaux chefs de motion, aurait bien aimé. Mardi, il a lancé un appel : «Nous voulons un débat, non pas pour accentuer les divisions, mais pour clarifier ce que pensent les uns et les autres.» Aubry n'est pas contre, a priori. Chez Delanoë, on ne répond ni oui ni non. Mais la direction du PS a fermé la porte. «Il faut montrer la discussion, pas le morcellement» , explique Bruno Le Roux. Royal, par ailleurs, n'a pas l'intention de se prêter à l'exercice. Elle ne participera à aucune présentation de motion, comme l'organise chaque fédération. Elle ne veut pas s'abîmer, comme lors de la primaire avant la présidentielle qui, confie-t-elle, «a laissé des traces aujourd'hui encore très vives».

Malgré tout, les militants vont devoir voter sur quelque chose. Chacun livre ses estimations, entre coup de bluff, évaluations réelles des rapports de force, analyse des sondages et prise en compte des arrangements secrets. De ce brouillard ne ressort qu'une idée : personne n'a encore gagné.

Delanoë se sent quand même en position de force. D'ailleurs, il a pris le risque de se fixer comme objectif «50 %» ! Sauf événement ou ralliement qui sonnerait comme un coup de théâtre, ce seuil semble difficile à atteindre. Mais quoi qu'il en soit, le maire de Paris pense arriver en tête. «Le différentiel entre notre motion et la deuxième est de 6 à 8 %» , croit savoir un proche de Hollande. En tout cas, Delanoë mouille sa chemise en assurant plusieurs déplacements par semaine.

Et provoque l'ironie dans le camp Royal : «Son seul titre de gloire, c'est d'avoir assisté à toutes les réunions du bureau national du PS pendant trente ans. C'est ça la modernité ?» Autre flèche : «Il dit qu'il veut remettre de l'ordre dans le parti alors qu'il symbolise la direction sortante avec tous ses défauts.» Dans l'équipe de l'ex-candidate, on pense toujours être en position de rivaliser avec son principal adversaire. Mais Royal admet qu'en mettant ses ambitions «au Frigidaire», elle «n'aide pas» à la mobilisation de ses troupes. Peu importe : «Pour gagner le congrès, il faut arriver en tête, même d'une voix» , confie-t-elle.

Appréciation bien différente chez Aubry, où l'on envisage et espère un «décrochage» de Royal. Ce qui permettrait à la maire de Lille de terminer derrière Delanoë. «La motion arrivée en deuxième position peut jouer un rôle» , explique-t-elle. Pour l'instant, les autres camps pronostiquent pour elle la troisième place.

En outsider, Hamon promet qu'il ne ménagera aucun camp pour imposer ses idées au PS. Le leader de l'aile gauche a longtemps hésité avant de déclarer sa candidature. Tendu avant de l'annoncer lors de la soirée de dépôt des motions, il descendait verre d'eau sur verre d'eau. Mais aujourd'hui, il ne cache pas non plus son ambition de quitter la minorité pour faire la prochaine majorité du congrès : «Le contexte milite pour.» Si la gauche du PS atteint son objectif de 15 à 20 % des voix, et si aucun ténor ne parvient à creuser l'écart, le courant Hamon risque de devenir un allié indispensable aux yeux de tout le monde.

Pour lire la suite : Le Figaro Politique.

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