lundi 17 novembre 2008

AU NOM DE LA DEMOCRATIE

Le problème soulevé par Martine Aubry concernant un ancrage fortement à gauche et l'alliance avec le Modem est un faux problème, même si l'ancrage à gauche est important. A-t-elle oublié ses propres alliances ?



C'est une idée bien personnelle, mais je suis sure que beaucoup de Français aimeraient bien une alliance pour contrer Nicolas Sarkozy en 2012.

A lui rappeler peut-être ce qu'elle disait en février 2008 :

Martine Aubry a rappelé avoir toujours dit qu'elle voulait "réunir la gauche" et souhaite que "sur un projet que nous partageons depuis sept ans, nous puissions nous retrouver avec les Verts". Elle se dit également "ouverte à tous ceux qui partagent des valeurs d'humanisme et de solidarité face au modèle que Nicolas Sarkozy met en place". La candidate PS affirme qu'elle veut "porter haut la politique" qui ne consiste pas à "passer la main dans le dos des gens" ou "passer son temps à sourire".

Elle sourit...

Tendre avec personne, Vincent Peillon s'exprimait sur le parti socialiste et le Modem en mai 2008 :

Ce proche de Ségolène Royal juge qu'au PS, «il faut cesser l'hypocrisie de ceux qui désignent le MoDem comme le mal absolu», et envisager à terme «un contrat de gouvernement» entre les deux formations.Réputé pour son franc-parler, Vincent Peillon en fait à nouveau l'éclatante démonstration. Alors que le PS souffre d'une absence de leadership et ne parvient pas à déterminer sa ligne politique, ce proche de Ségolène Royal estime dans un entretien à Libération qu'au PS, «il faut cesser l'hypocrisie de ceux qui désignent le MoDem comme le mal absolu, le symbole de la dénaturation du socialisme». Mais le député européen va plus loin sur l'épineuse question des alliances. Beaucoup plus loin : «Si l'on veut battre la droite de Sarkozy, il faudra bien entrer dans un débat sincère (avec les centristes) qui pourrait à terme déboucher sur un contrat de gouvernement».
Alors que François Bayrou ouvre ce vendredi la première université d'été du MoDem, Vincent Peillon rappelle les alliances avec le MoDem «au premier tour des municipales (de) Michel Destot à Grenoble, Martine Aubry à Lille et tant d'autres». En réalité, Aubry n'avait fait alliance avec le MoDem qu'au second tour après avoir rassemblé la gauche au premier. Pour lui, «si Bayrou avait été cohérent, il aurait dû soutenir Ségolène Royal au second tour de la présidentielle. C'était la clé pour battre Sarkozy». «A lui de faire un pas de plus et de constater que le ni droite ni gauche, ça ne marche pas», déclare encore Vincent Peillon.

Double hypocrisie à lever, chez Bayrou comme au PS
Par ailleurs, répondant à Bayrou pour qui «l'idéologie du socialisme est déracinée», il affirme au contraire que «c'est Bayrou qui est déraciné. Nous restons les mêmes, et lui change», évoquant sa présence avant 2002 dans des gouvernements de droite et, jusqu'en 2007, dans la majorité présidentielle.
Il relève enfin que «les résultats aux municipales et aux législatives n'ont pas apporté la preuve d'un déracinement du socialisme» et que François Bayrou, avec trois députés, «a emporté ses rares victoires aux municipales essentiellement lorsqu'il était allié avec nous!». Pour lui, «il y a une double hypocrisie à lever, chez Bayrou comme au PS. Au Parlement européen, les partisans de Bayrou siègent dans le groupe libéral, dont les votes sont en complète contradiction avec ce qu'il professe aujourd'hui. Il devra choisir aux élections européennes de 2009».
Dur avec le MoDem, Vincent Peillon l'est aussi avec son propre parti. Lundi, sur RMC, il avait estimé que le Parti socialiste devrait «sortir» de sa direction «une dizaine d'individus qui sont éternellement malfaisants, qu'on connaît, qui ont été de toutes les combines, qui sont assis au secrétariat national depuis 25 ans et qui sont généralement ceux qui font les constructions les plus compliquées dans les avant-congrès». Ils doivent «maintenant prendre gentiment leur retraite», avait-il ajouté. «Cela fait 25 ans qu'ils pourrissent la situation, ça fait 25 ans qu'ils font des combinaisons, ça fait 25 ans qu'ils trahissent leurs propres amis, je pense qu'on peut faire sans eux», a-t-il insisté, sans donner de noms mais en estimant qu'«ils se reconnaîtront».
Interrogé sur quelques personnalités, il avait jugé que le fabiusien Claude Bartolone est «sans doute un mécanicien qui devrait prendre un peu de repos». Quant à Laurent Fabius, il a jugé que l'ancien premier ministre, qui soutient désormais Martine Aubry, devrait «arrêter de changer d'avis tous les deux ans» et de «fomenter des combinaisons invraisemblables».

On a peut-être envie de changement, on a peut-être envie de l'emporter en 2012, on peut faire tout cela en reconstruisant le parti socialiste sur de nouvelles bases. Il serait temps de prendre du mouvement, de se donner les moyens d'un tel changement.

…"Tout le monde devra se ranger derrière celui qui sera désigné par le vote souverain des militants", a-t-elle prévenu plus tard, promettant de poursuivre "l'effort de rassemblement". Sa rivale Aubry a assuré de même que le PS "restera uni". Raillant un congrès de "soustraction et division" (Alliot-Marie), l'UMP a posé la question d'une "disparition" ou "dissolution" du principal parti d'opposition.
François Bayrou, dont le MoDem a été au coeur des débats PS, a accusé ceux qui refusent tout contact avec lui de favoriser "dix ans" de Nicolas Sarkozy.
Le MRC Jean-Pierre Chevènement, grand soutien de Mme Royal pendant sa campagne présidentielle, a proposé la création "d'un grand parti de toute la gauche".

"Oui ou non voulons-nous ensemble écrire une nouvelle page de notre histoire, vibrante et populaire ?
Oui ou non voulons-nous bâtir ensemble le socialisme du XXIème siècle ?
Oui ou non, notre parti va-t-il s’ouvrir à toutes les diversités et devenir meilleur que la société qu’il prétend transformer ?
Oui ou non le peuple que j’ai vu tellement présent et attentif au cours de ces derniers mois va-t-il venir vers nous car nous aurons su lui redonner l’espoir ?"

Extrait de la profession de foi de Ségolène Royale.

Avez-vous l'ombre d'un doute ? Ce sera, certes, aux militants de trancher la question. A quel prix ?

Aucun commentaire: