dimanche 3 août 2008

FEU DE PAILLE ET MANIPULATION

Soudaine, brûlante, au creux du petit matin, lové sur un quai de nulle part, bien choisi, entre l'ombre de la nuit et la flamme du jour, une aurore...
Une aurore qui se mouvait avec aisance, comme un feu follet qui danserait sur une table, comme une onde glissant sur les rochers, une aurore brillante.
Cette lumière savait manier la langue de Shakespeare, son langage aux mille rimes et aux mots ordonnés comme peut l'être un matin sur la roue du temps.
Les minutes accrochées à ses rives, tournaient au gré de ce que l'on nomme le processus du temps. Comme des doubles croches servent une ronde, une blanche, une noire, sur clé de sol, sur clé de fa.
Qui donne le la ?
La partition attendait qu'on l'alimente.
Ce fut un bel arpège, les notes, sinon toutes assorties étaient apparemment déjà alimentées, tel un orchestre improvisé mais organisé.
Ce ne sont les effluves musicales qui charmaient l'inconnue. Mais bien ces notes qui formaient un bel ensemble.
Le regard encore à demi ensommeillé, les paupières mi closes, le sourire aux lèvres, et les cils qui battent de l'aile...
Le réveil est dur. Les notes enfuies, il ne reste que l'orchestre.
Et un orchestre sans musique est bien lourd.
Les yeux ouverts, la tendre âme vit soudain que l'aurore venait de se lever.

Entre l'ombre et la lumière, hélas, bien souvent, l'homme a créé de faux semblants. Tout comme de fausses étoiles brillent dans le ciel, ils ont inventé la lumière, le feu. Un feu de paille.

Mais c'est la femme que je suis qui a inventé l'amour.

Ne pas suivre l'étoile de David. David lui-même s'est trompé de chemin. Celui qui a suivi son chemin, pour voir l'effet du feu de paille, instrumentalisation de chemins de vie engagés, plus tard, sur le quai d'une autre gare, pour un autre départ, avait le regard plein de sous-entendus.

J'ai continué mon chemin.

David saura-t-il retrouver le sien ? Tant d'intelligence gaspillée.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai peur de comprendre, mais en tt cas, la métaphore est superbe.

Fleurdeblog a dit…

Suffit de rehausser le "niveau"... ;)