QUAND LA VIOLENCE FAIT LOI
Qu'y a-t-il de pire que la violence gratuite ?
La montée en puissance des sensations ? Qui y a-t-il à mettre en cause ? Les jeux vidéos banalisent la violence, la télévision, mal regardée, banalise la violence. Alors, on peut prendre peur des propositions de loi de Rachida Dati sur la responsabilité pénale des adolescents dès l'âge de 12 ans.
Une violence de plus, pas une solution.
Il faut s'inquiéter de cette montée de violence dans les cours du collège, qui prennent la forme de jeu. Il faut éduquer ces enfants/adolescents. On connaissait déjà le "Happy slapping", jeu qui consistait à filmer des jeux de baffe, maintenant, les jeunes sont confrontés à une autre forme de violence : accepter un jeu violent, ou ne pas l'accepter, et y jouer quand même... à ses dépends, quoi qu'il en soit.
["Mon fils s'est fait massacrer à l'école: il ne dort plus, il ne sort plus"
"Mon fils ne dort plus, il est traumatisé, très choqué" dit ce lundi au Post le père d'Yvane, 12 ans, violemment frappé par ses camarades de classe il y a 10 jours au collège René Descartes du Havre, en Seine-Maritime.
"Il n'a pas voulu participer au jeu du 'petit pont massacreur' et s'est fait littéralement massacrer" explique son père Sébastien au Post.
Bilan: "un traumatisme crânien, des bleus dans le dos, la lèvre coupée", 10 jours d'ITT, et un "très gros choc psychologique" dixit son père.
Le lendemain de l'agression, ses parents ont porté plainte contre X pour "violences volontaires en réunion."
Sur Le Post, Sébastien, le père d'Yvane, livre son inquiétude:
Comment va votre fils?
"Pas très fort. Il est à la maison, soit devant l'ordinateur -il est sur le blog de sa mère-, soit avec nous. Depuis que c'est arrivé, on ne le laisse plus sortir seul."
Pourquoi?
"On a peur des représailles. Dans un quartier comme le nôtre (celui du Montgaillard, au Havre ndlr), quand quelqu'un porte plainte, ça se sait, et je ne veux pas que mon fils ait d'autres problèmes. Je m'inquiète aussi pour mon autre fils, Théo, qui a 9 ans."
Comment avez-vous su pour l'agression d'Yvane?
"C'est l'infirmière du collège qui m'a appelé pour me dire que mon fils avait fait un malaise. Dès que je suis arrivé sur place et que j'ai vu Yvane, j'ai tout de suite compris que ce n'était pas un malaise."
Que vous a raconté votre fils?
"Il dit qu'il n'a pas voulu jouer au jeu du 'petit pont massacreur', et que, du coup, ses 'camarades' l'ont tabassé quand même, ce qui est le principe de ce jeu. Ça s'est passé dans les vestiaires du collège. Après, Yvane n'a pas pu nous donner tous les détails."
Pourquoi?
"Il a un gros trou noir, à partir de ce moment-là jusqu'à dimanche soir. Il ne se souvient de rien. Chaque fois que quelqu'un lui pose des questions sur ce qu'il s'est passé, il répond qu'il ne sait pas."
D'autres camarades ont assisté à la scène?
"Oui. Un en particulier, qui a rendu visite à mon fils quand il était à l'hôpital. Il lui a raconté la journée de l'agression. A priori on lui a fait un croche-pattes, sa tête a frappé un banc de bois et il a fait un malaise. Là, les autres collégiens n'ont pas vu qu'il avait fait un malaise, lui ont mis sa capuche et ont continué à le frapper."
Quand va-t-il retourner au collège?
"Il ne retournera pas dans ce collège. Là, il a 10 jours d'ITT, et ne veut pas y retourner. Moi non plus d'ailleurs. J'ai trop peur pour lui."
Qu'allez-vous faire?
"Je commence des démarches à la mairie pour le faire changer de collège. S'il faut aussi changer de ville, nous le ferons. En fait c'est ce que nous aimerions: quitter la ville au plus vite."
Vous souhaitez déménager?
"Oui. On veut partir et oublier cette histoire. C'est un gros choc pour mon fils. Je me dois d'assurer sa sécurité et celle de ma famille."
Comment va votre femme?
"Elle a peur de tout. Elle se retourne sans arrêt dans la rue, elle sursaute dès qu'un téléphone sonne, elle est complètement stressée."
Que pensez-vous de cette histoire?
"J'avais déjà entendu parler du jeu du foulard à l'école, mais pas de celui du 'petit pont massacreur' au collège. Avec ma femme, on a décidé de porter plainte pour alerter les gens de ce qu'il se passe et dont on n'est pas forcément informés."]
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